"Cet incident souleva dans l'opinion mondiale une émotion considérable. J'aurais, pour ma part, préféré qu'on s'abstînt de le gonfler. Mais les journaux américains, évidemment orientés, s'appliquèrent à présenter l'affaire comme un camouflet que le général de Gaulle avait délibérément infligé au Président. Celui-ci ne crut pas, d'ailleurs, devoir cacher sa déconvenue. A son retour à Washington, il publia, au sujet de la rencontre manquée, un communiqué où perçait l'acrimonie. Dans le discours qu'il prononça, le 3 mars, devant le Congrès, pour exposer les résultats de la conférence de Yalta, il fit une allusion transparente à de Gaulle, en évoquant telle "prima donna" à qui son caprice de vedette avait fait manquer un utile rendez-vous. De mon côté, je me bornai à remettre à la presse une note exposant les faits".

Tome III, Pocket, p.111


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