"En dépit de l'attitude ondoyante qu'il avait eue, vis-à-vis de Laval et Abetz, quand ceux-ci, à la veille de la libération de Paris, lui proposaient de réunir "l'Assemblée nationale" de 1940 et de former un gouvernement qui ne serait pas le mien, j'avais accueilli de mon mieux ce vétéran des débats, des rites et des honneurs de la IIIe République, ce chantre toujours émouvant des impulsions contradictoires entre lesquelles oscillait le régime d'hier, ce patriote en qui les malheurs de la France avaient éveillé la désolation plutôt que la résolution, mais qui n'en avait pas moins supporté avec courage les épreuves à lui infligées par Vichy et par Hitler [...]

Dans tout ce qui s'était passé et, notamment, dans l'écroulement du régime qui lui était cher, il voyait un affreux épisode, mais il n'en tirait pas de leçons. Edouard Herriot déclina mon offre de faire partie du gouvernement. Je lui demandai d'aider à la reconstruction de la France ; il me déclara qu'il se consacrerait à restaurer le parti radical".

Tome III, Pocket, pp.311-312


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